Construire un projet d’Entreprise relève d’une savante alchimie.

Il faut trouver les bons équilibres dans la démarche. Parmi les curseurs à fixer, celui de l’implication du corps social est délicat à déterminer.

La volonté d’aller vite et d’embrasser largement l’univers des possibles sans tabous peut pousser à vouloir traiter l’exercice en comité restreint en se concentrant sur l’analyse de données et les benchmarks.

Ce faisant, le premier risque est de ne pas prendre en compte la singularité de l’entreprise, en particulier les facteurs culturels qui conditionnent son évolution et pourraient bien bloquer la mise en œuvre du bel édifice intellectuel hors-sol construit en chambre.

En particulier, les collaborateurs ne changeront pas leurs comportements, manières de faire ou de décider, avec enthousiasme sur le seul fondement d’un plan rationnel, aussi intelligent soit-il. Nous le savons avec professeur en neurosciences Antonio Damasio : Descartes avait tort et ce sont les émotions qui guident nos comportements et nos prises de décision

En conséquence, de nombreux dirigeants ont compris qu’il fallait « embarquer » le corps social et que la meilleure façon est de le faire participer à la réflexion.De nombreux projets d’entreprises se sont alors transformés en vaste mécanique de recueil bottom-up des idées. Si cette approche a le mérite d’être ancrée dans la réalité, elle concentre trop souvent l’attention sur les irritants opérationnels au détriment d’une réflexion au long cours pour penser les ruptures…

Alors comment faire ?

Chez Nouvelles Donnes, nous une démarche fédératrice en 4 étapes pour combiner la qualité de l’analyse, la capacité de projection et l’embarquement des équipiers avec la dose de « fun » utile à l’enthousiasme.

Etape 1 : Le diagnostic mené par un « Shadow Codir » pour connaître le point de départ

Cette équipe, restreinte, de talents représentatifs de l’entreprise a pour mission d’orchestrer la démarche, de stimuler les travaux et de « jouer les poils à gratter » pour aller au-delà des évidences. Elle joue par ailleurs un rôle essentiel de courroie de transmission vers l’ensemble du corps social.

Etape 2 : Une communauté de managers identifie les points clés de questionnement qu’elle bâtit autour de scénarios prospectifs

Les tendances de fonds d’évolution du secteur et de la société dessinent des récits prospectifs qui permettent de s’affranchir du quotidien pour réfléchir dans un nouveau référentiel. Les managers, avec le Shadow Codir, décrivent ces visions du futur et les confrontent avec les forces et faiblesses de l’entreprise pour identifier les questions pertinentes.

Etape 3 : Des ateliers animés par les managers permettent de faire émerger les idées et de donner un premier niveau de priorisation dans la bonne humeur

En atelier, les collaborateurs s’approprient les récits et le questionnement pour générer des propositions, les affiner et effectuer un premier niveau de priorisation. Les techniques d’animation apportent le « fun » qui permet de générer l’enthousiasme dès cette période de construction. Le Shadow Codir complète le travail par une analyse des impacts et les initiatives priorisées et retenues par la Direction sont présentées devant le « parlement de l’entreprise ».

Etape 4 : le parlement permet d’ajuster et de préparer le changement

Le parlement, constitué de collaborateurs qui n’ont pas nécessairement participé aux étapes précédentes, challengent les propositions, les ajustent et identifient les facteurs clés de réussites et les freins à desserrer.

Le parlement est une caisse de résonnance du projet, il contribue à sa diffusion au sein des équipes. Il peut être sollicité plusieurs fois par an pour suivre l’avancée des travaux, remonter les succès et les points de blocage et réagir sur de nouvelles propositions.

Cette démarche a le mérite de coupler intelligemment analyses quantitatives et retours qualitatifs, de mobiliser tous les échelons du corps social et d’aider chacun à projeter son entreprise dans l’avenir.