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Back to business ?

Depuis le 11 Mai la France se déconfine. La Banque de France annonce que l’activité a été légèrement moins touchée en Avril qu’en Mars et anticipe la prolongation de ce mouvement. Le temps est donc à la reprise. Pourtant nous sommes loin du « business as usual ». Si au démarrage du confinement certains espéraient une fermeture de l’activité de courte durée et un retour rapide à la normale, il n’en est rien. Nous avons vécu deux mois d’arrêt, certains secteurs sont toujours immobilisés et d’autres comme le tourisme et le transport aérien vont subir les effets de la crise pendant de longs mois voire des années.

Les banques n’ont pas arrêté de fonctionner. Dans la très grande majorité des cas, les agences sont restées ouvertes même si la gestion à distance - mesures barrières obligent- a été le mode de fonctionnement généralisé. Comme par miracle certains processus que l’on désespérait de voir évoluer se sont adaptés pour faciliter cette relation à distance à partir des agences. C’est une évolution sur laquelle il n’y aura pas ou peu de retours en arrière.

La crise va laisser des traces. Commençons par le PNB. La banque est une activité de stock, elle ne subit pas de grandes variations de chiffres d’affaires quand l’activité s’arrête. Ainsi les acteurs bancaires ont tous annoncé des baisses de PNB relativement modestes de -2% à -7% dans leur activité de retail alors que les ventes ont, elles, chuté d’environ 70%. Si le PNB dispose de nombreux amortisseurs, il est aussi lent à repartir à la hausse. L’impératif de retrouver une dynamique commerciale va vite s’imposer.

Du côté des risques, la hausse des créances douteuses est devant nous. Certains acteurs ont déjà anticipé en révisant les provisions statistiques de leurs encours sains pour prendre en compte la dégradation de l’environnement. Dans son scenario de base, la Société Générale estime son coût du risque à 70 bp soit presque 3 fois celui de 2019. Dans un scenario plus pessimiste, son anticipation est de 100 bp soit quatre fois celui de 2019. Les analystes de Bain estiment que les Non Performing Loans seront en France de 1 à 2 fois ce que l’on avait vu post crise de 2008-2009. Rappelons que le coût du risque toutes activités confondues était de 22,6 milliards d’euros en 2011 quand il est descendu jusqu’à moins de 8 milliards en 2018. Un triplement du coût du risque semble donc plutôt réaliste.

Avec des revenus toujours à la baisse et un coût du risque en très forte hausse, la rentabilité des acteurs va tendre vers zéro (cf. nos simulations ci-dessous). Dans ce contexte, quatre impératifs peuvent s’imposer aux banques :

  • Tenter de relancer rapidement l’activité pour mitiger voire contrer la tendance baissière du PNB,

  • Suivre, accompagner et gérer les risques au mieux sur les marchés Professionnels et Entreprises,

  • Réduire les coûts qui peuvent l’être de façon rapide et tactique,

  • Reposer la réflexion sur les inflexions ou ruptures à venir des modèles pour adapter la stratégie au temps d’après crise.

  Figure – Résultats des 6 Groupes bancaires français et prévisions Nouvelles Donnes


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Source : ACPR, résultats 2019 des groupes et prévision Nouvelles Donnes

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